Une première vélorando : de Rennes à Saint-Malo

Une première vélorando : de Rennes à Saint-Malo

Durant ce long week-end de mai, j'ai réalisé ma première randonnée à vélo sur 5 jours en famille, avec ma conjointe et le petit de 4 ans. Et c'était absolument merveilleux ! Je vous propose de revenir ici sur l'organisation du voyage et un petit retour sur nos étapes. Je pense que je me servirais aussi de ce billet comme pense-bête sur les éléments à améliorer/penser pour la prochaine fois.

Une première vélorando : pourquoi de Rennes à Saint-Malo ?

C'est une première expérience pour nous trois ! Nous faisons régulièrement des randonnées à vélo, ou plutôt des promenades, sur une matinée et sur des distances entre 10 et 30 km. Ces escapades se sont faites jusqu'à présent avec le petit dans son siège enfant, sur mon vélo, ou - pour la dernière - sur son vélo attaché via le FollowMe à mon vélo.

Nous avions donc envie de faire une expérience à vélo plus longue et en famille, sur un terrain simple. Le choix du trajet, de Rennes à Saint-Malo, s'est imposé de lui-même :

  • c'est pas trop long : 100 km environ ! Cela permet de gérer facilement les distances avec le petit, que je fasse le trajet retour jusqu'à la maison en vitesse et récupérer la voiture si jamais il y a un gros problème...
  • c'est plat : le trajet est situé en majorité le long du canal de la Rance, et présente un dénivelé positif très faible. Pour une première expérience et aussi pour que 4 ans puisse pédaler, ça va aider.
  • c'est le long de la voie ferrée : les communes traversées ont presque toutes une gare SNCF permettant de rejoindre soit Rennes, soit Saint-Malo, en fonction de nos besoins. Ce qui peut s'avérer utile, et surtout, nous permet d'envisager le trajet du retour en train.
  • c'est sur une voie vélo dédiée : le trajet le long du canal puis sur une voie verte permet d'être séparé des voitures presque tout le temps du voyage, ce qui nous assure tranquillité (on profite juste des paysages) et sécurité (pas de problème de circulation à gérer avec le petit).
  • ça part de chez nous : l'idée est de se passer de voiture pour un petit temps et de tout faire à vélo (spoiler : ça n'a pas marché), donc partir de notre porte avec nos biclous et revenir en train.
  • c'est connu (à peu près) : j'avais déjà fait une bonne partie de cet itinéraire avec un ami, sans escale, en quelques heures, 3 ans auparavant. Et j'aimais bien cette idée de connaître déjà le trajet pour y emmener le reste de la famille.

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L'organisation : le dur parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises du prévisionnel

Nous étions partis sur un plan simple et efficace :

  • découper le trajet en 3 étapes d'environ 30 km : cela permet de ne pas faire de journées trop longues, c'est faisable en une matinée et d'avoir l'après-midi pour le petit qui fait encore la sieste ;
  • chambres d'hôtes, idéalement avec table d'hôtes, à chaque étape : ne pas prendre de matériel de camping/trek (que nous n'avons pas) et partir léger (douce utopie), sans avoir à gérer les repas sauf pour les midis,
  • le faire sur un week-end de 5 jours : 3 jours de rando, 2 jours au terminus pour se reposer avant la reprise !
  • retour en train avec les vélos dedans : la magie du TER et de la SNCF (à nous de vous faire détester aimer le train), il suffira de monter dans le train à Saint-Malo et de rentrer jusqu'à Rennes (et ça sera une première en train pour le petit !).

Mais nous avons été rappelés à la réalité par la vraie vie. Plein d'événements indépendants de notre volonté nous ont amené à changer notre programme, et même à envisager l'annulation complète du voyage :

  • la fréquentation de dingue pour ce week-end du 8 mai rendant très (très très) difficile la réservation de chambre d'hôtes, nous n'avions pas de quoi dormir à Saint-Malo du vendredi au dimanche à moins de 5 jours du départ. Cela a été un peu stressant jusqu'à ce que l'on trouve à prix d'or un logement. Heureusement que le budget n'était pas trop un problème de notre côté, nous aurions dû annuler notre voyage sinon. Pendant le week-end et juste après, les journaux locaux ont bien rapporté cette fréquentation incroyable des sites Bretons, comparable à un mois de juillet ou août.
  • ce problème de réservation de logement s'est aussi ressenti dans la longueur de la première étape. Nous devions faire 30 km environ. Mais aucun (oui, aucun) logement n'était disponible dans la zone prévue. Le seul trouvé (parce qu'il venait d'avoir son label et d'être mis en ligne) nous faisait réaliser une première étape de 50 km ! Pour une première étape, nous craignions que cela fasse trop pour l'enfant de 4 ans.
  • plus de place pour les vélos dans le train de retour ! J'ai réservé les billets de train TER pour que l'on rentre le dimanche. Mais en Bretagne, à partir du 1er mai, il faut aussi réserver un billet pour votre vélo. Et là : 0 place libre le dimanche. Absolument au-cu-ne ! Impossible de rentrer en train avec nos vélos. Cette dernière tuile nous a presque fait renoncer au voyage.

La solution a demandé un peu de logistique et un trait sur notre idée de laisser la voiture au garage complètement pour ce long week-end : j'ai amené la voiture à Saint-Malo avec le porte-vélo la veille de notre voyage (et suis revenu en train et à vélo). Elle nous a alors attendu à Saint-Malo et nous sommes rentrés avec les vélos sur le porte-vélo. Cela nous a permis de pallier le manque de places vélo dans les trains (seulement 24 par TER) et de pouvoir réaliser la rando vélo sereinement, sachant que nous avions de quoi rentrer le dimanche.

L'équipement : nos fidèles destriers !

La partie hébergement et logistique de transport retour étant finalement gérée, je peux vous parler rapidement de notre équipement. Pas besoin de s'éterniser ici, mais ça permet de donner une idée :

  • madame monte un Vélo de Ville AEB400, un VTC électrique donc, avec gros pneus et fourche suspendue avec environ 70 km d'autonomie de batterie en faisant attention (ce qui couvre donc même notre première étape de 50 km avec de la marge). On note le porte-bagage fort utile ;
  • le petit a un vélo 16" Décathlon trouvé d'occasion, tout simple ;
  • j'ai un Vélo de Ville L200, un VTC classique 3x9 vitesses, non électrique, avec le même porte-bagage ;
  • un FollowMe, récemment acquis et monté sur mon vélo ;
  • 2 sacoches Vaude Aqua de 25 L que nous utilisons pour notre vélotaf ;
  • une sacoche de guidon de 5 L Décathlon mis sur le vélo de ma conjointe ;
  • une sacoche de selle sur le vélo de ma conjointe également, avec de quoi mettre 2 paires de gants en nitriles, une chambre à air et un multi-tools ;
  • un sac de sport Décathlon ;
  • 2 sacoches Ortlieb Classic de 25 L que nous avons louées pour la semaine sur Le Bon Coin (pour 20 € + caution).

Jour 1 : de Rennes à La-Chapelle-aux-Fitzméens

Jour de départ, après une nuit assez courte de remplissage des sacoches, nous voilà partis pour une étape de 50 km, avec une petite portion de 8 km environ sur route départementale pour rejoindre le fameux canal d'Ille-et-Rance.

Le petit est dans son FollowMe et tout content. Nous avalons les kilomètres rapidement ; j'avoue que je mène avec un rythme un peu relevé mais je veux absolument faire les 20 premiers kilomètres tant que tout le monde est bien frais.

Nous dépassons l'aire de jeux/pique-nique que nous connaissons beaucoup trop tôt ! Nous voulions pique-niquer là, mais il est 10h30... Tant pis, on trouvera un autre spot.

Premier arrêt entre Chevaigné et Saint-Germain-sur-Ille vers 11h pour une petite barre de céréales car je commence à avoir un petit creux, et c'est reparti !

On a cherché un spot de pique-nique un peu plus tard, après Montreuil-sur-Ille, qui était l'objectif à atteindre pour midi. On le trouve, à l'ombre, avec tables, étendue d'herbe et même toilettes sèches !

Mon garçon fait la sieste l'après-midi habituellement, nous essayons donc de nous allonger dans l'herbe sur une couverture, et de faire un temps calme à lire/écouter des histoires et essayer de dormir... Sans succès pour ce dernier point.

Nous repartons pour finir les 15 km restants et arriver jusqu'à notre chambre d'hôtes pour la nuit. Nous devons suivre une route départementale avec limitation à 70 km/h pour les motorisés pendant 1 ou 2 kilomètres, sans piste cyclable, et cette promiscuité ne me rassure pas après la distance parcourue le long du canal, au calme.

Mais ça valait le coup ! La maison et le jardin sont incroyables, les hôtes délicieux et super accueillants. Nous avons bien mangé, nous sommes bien reposés. Nous avons même fait des jeux de société le soir avec nos hôtes. Pour une première expérience en chambre d'hôtes, c'était vraiment chouette !

Première étape : OK ! Nous sommes donc vraiment partis pour faire cette randonnée à vélo. Et 4 ans a bien supporté cette distance, en ayant fait tout de même 2 km en solo, détaché du FollowMe.

Jour 2 : de La-Chapelle-aux-Fitzméens à Lanvallay/Dinan

Deuxième étape de 30 km, toujours en longeant le canal mais avec un paysage qui change régulièrement, en finissant par une montée traître de Dinan vers Lanvallay.

On l'a terminée à pieds, sans honte (mais je n'en pouvais plus avec les bagages, le FollowMe et le petit dessus) !

Un monde fou à Dinan, à la fois piétons et automobilistes. Éviter la circulation m'a fait monter violemment sur un haut trottoir, et cela a fait bouger l'axe de ma roue arrière ! Réparation sur place, au milieu de la circulation, en situation de stress. Un peu de temps pour tout remettre et nous avons fini les derniers kilomètres jusqu'à notre AirBnb pour la nuit (avec un chat au top). Nous avions même la maison pour nous !

Il y avait un trampoline pour le petit : il était ravi. Et nous, super impressionnés qu'il arrive à faire 1h de trampoline après 30 km de vélo (dont 2 km seul) !

Nous n'avons pas beaucoup profité de Dinan, en revanche. Nous connaissons déjà quand même un peu la ville, donc c'est sans trop de regret.

Jour 3 : de Lanvallay à Dinard/Saint-Malo

Dernière étape de ce périple à vélo vers Saint-Malo. Direction Dinard, pour 30 km de vélo (et un petit 140m de D+) et prendre le bateau-bus pour Saint-Malo.

Nous avons longé un peu le canal en sortant de Dinan, et ensuite, nous avons arpenté une voie verte sur un ancien chemin de fer. Le paysage n'avait plus rien à voir avec celui du canal que nous avons suivi pendant 2 jours. C'était dépaysant. Nous avions peur de manquer un peu d'ombrage et de fraîcheur, mais la voie verte est... verte ! Elle est assez ombragée sur les côtés et nous avons trouvé encore un bon spot pour manger, aménagé sur une ancienne gare ferroviaire.

Il y avait une déviation de la voie verte à Dinard. Nous avons donc fini sur la route et la circulation, sans trop prêter attention à autre chose que la chaussée et les maisons. Et d'un coup, paf. Une vue incroyable sur la plage, marée basse avec les bateaux et les maisons magnifiques...

Nous n'avons pas eu trop le temps de prendre des photos : notre bateau arrivant. Aucun problème pour mettre les vélos dedans (même pas besoin d'enlever les sacoches). Et nous avons mis les derniers coups de pédale dans la cité corsaire pour arriver à notre chambre d'hôtes de fin de séjour.

C'est quand même la fin de ce très chouette périple à vélo !

A noter que l'arrivée était catastrophique en termes de circulation à Saint-Malo. Il y avait énormément de voitures, de longues files pour accéder aux parkings et les pistes cyclables sont quasi-inexistantes ! Dur retour à la réalité urbaine motorisée.

Jour 4 : visite à Saint-Malo

Visite de Saint-Malo intra-muros à pieds pour ce 4ème jour. Nous avons laissé les vélos dans le garage de la maison d'hôtes, et sommes partis voir les remparts et un mini-zoo, qui a beaucoup plu !

La fin d'après-midi, c'était plage (et premier bain de mer de la saison) à la pointe de la Varde et enfin, direction un restaurant.

Nous avons récupéré la voiture pour faire tous ces trajets. Et j'étais à la fois content d'avoir la voiture au vu de la très pauvre infrastructure cyclable et triste en même temps d'avoir dû prendre ce gros engin (qui me paraissait vraiment énorme après 3 jours à vélo).

Jour 5 : home, sweet home

Le jour 5 n'était pas très intéressant en soi : chargement des vélos et des sacoches dans la voiture et direction la maison, avant 12h, où le petit a pu faire une vraie grande sieste dans son lit (4h tout de même !).

Petit nettoyage rapide des vélos (ça mérite un plus grand coup plus tard) et j'ai aussi rendu les sacoches Ortlieb. Et on est prêt pour reprendre le travail (non) !

Retours d'expérience

Plusieurs éléments à noter sur ce premier voyage à vélo de 5 jours, certains sont des succès, d'autres sont vraiment des points à améliorer si jamais on refait ce genre de déplacement (sûrement, même !).

Le vélo et la gestion du petit

Franchement, les 3 jours à vélo étaient super agréables ! La météo y est probablement pour beaucoup, avec le grand soleil, mais sans avoir trop chaud. Être le long du canal est aussi un gros plus : c'est plat, c'est ombragé, c'est au bord de l'eau donc on sent le petit courant frais. Et c'est beau !

L'équipement que nous avions était top, même si je ne dirais pas non à un vélo avec cintre route. Hyper content d'avoir mes 3 plateaux : d'habitude, je tourne sur les plateaux 2 et 3. Ici, j'ai fait beaucoup de 2 et j'ai utilisé le numéro 1 dès que ça commençait à monter. Et avec le petit en FollowMe derrière, ça allait tout seul ! Je m'attendais à ce que ça soit plus dur, mais j'ai trouvé le trajet très facile, même avec les sacoches et le petit.

Assez satisfait d'avoir mis mon cuissard et mes chaussures à cales pour mes pédales semi-auto : ça m'a apporté du confort en plus pendant tout le voyage. Était-ce obligatoire ? Non, la preuve, ma conjointe a tout fait sans. Mais était-ce confortable ? Clairement !

La fatigue du petit et les siestes

J'avoue que cette partie était la plus stressante pour moi dans la planification du trajet : comment gérer les étapes pour que ça ne fasse pas trop ? Comment calibrer le trajet pour avoir un temps où l'enfant peut faire la sieste à son horaire habituel (13h30 - 16h) ? Va-t-il arriver à dormir en plein air (spoiler : non) ?

La première étape de 50 km était clairement la limite : tout s'est bien passé, mais il n'en fallait pas plus. Je pense que le fait qu'il s'agisse de la première journée de voyage a aussi beaucoup joué : le moral et le repos étaient à leur maximum.

Les étapes à 30 km des jours suivants ont été une bonne distance : ni trop courte (on avance dans le trajet quand même), ni trop longue. Cela a permis de faire 80 % des trajets le matin, et puis une grosse pause repas avec un temps calme l'après-midi, à défaut de faire la sieste.

Néanmoins, les périodes de pédalage pendant la durée normale de la sieste ou juste après ont montré des erreurs d'inattention : quelques chutes sans conséquence depuis le FollowMe. Je pense que c'est aussi la période de transition "plus de sieste". L'an prochain, cela devrait être mieux.

L'itinéraire : Géovélo et une montre Coros

Toute la préparation du voyage a été faite avec Géovélo (et un peu Komoot, pour trouver les toilettes publiques, etc.). C'est vraiment un outil que je conseille. J'ai pu sauvegarder les étapes et le voyage complet, le modifier...

Mais pour le suivi au jour le jour, je ne voulais pas une application qui pompe trop de batterie à faire le suivi GPS, ce que je reproche à Géovélo. Comme j'ai une montre connectée Coros Apex 2 depuis 6 mois, je me suis dit que j'allais l'utiliser. Il est possible aussi d'y suivre des tracés GPX et de voir le trajet à suivre sur la montre, avec le fond de carte et tout ce qui peut être utile. Vraiment très content de cette montre.

Et niveau autonomie, on y gagne à avoir quelque chose de fait pour ça : je n'ai pas chargé la montre durant les 5 jours. J'ai fini à 11 %.
Inconvénient : l'itinéraire n'est visible que sur la montre. Autant, à pieds en randonnée, c'est top. Mais à vélo, ça bouge un peu plus et l'écran reste petit. Cela devrait être mieux avec la nouvelle mise-à-jour de Coros (qui a eu lieu après notre voyage) : je peux maintenant afficher sur le téléphone les informations de la montre (y compris la navigation), sans plomber la batterie du téléphone pour le suivi GPS. A tester la prochaine fois, donc !

L'organisation du voyage

Si on regarde d'un œil plus critique l'organisation du voyage, je pense qu'il y avait moyen de mieux gérer les hébergements, même si l'affluence très importante n'a pas aidé.

Et la prochaine fois, je prendrais les billets de train (y compris pour les vélos) en avance ! Même si nous annulons tout au dernier moment, les billets TER sont annulables jusqu'à la veille du départ, sans frais. Il vaut donc mieux commencer par ça, planifier le retour et être sûr d'avoir de la place pour les vélos dans le train.

Les pannes

Touchons du bois : toujours 0 panne ou gros problème à signaler. Pas de crevaison non plus : je suis très content de nos Schwalbe Marathon Plus. C'est un pneu assez lourd, mais je n'ai jamais crevé depuis que j'ai mon vélo (ça fait 6 ans).

Nous avons quand même bien fait de prendre un petit outil multifonctions car :

  • ma selle s'est desserrée d'un coup ;
  • idem pour la selle de ma conjointe ;
  • mon axe de roue arrière s'est aussi desserré, au point de sortir de son axe lors d'une montée de trottoir un peu raide.

En fait, avec un usage un peu plus intensif, tout à tendance à se desserrer au niveau de la visserie, et vérifier de temps en temps peut être une bonne idée.

Et donc, en conclusion, on repart quand ? Bientôt j'espère ! Peut-être le canal de Nantes à Brest ou la Régalante !

Si jamais vous avez besoin de la trace GPX, des adresses des chambres d'hôtes, ou autres : n'hésitez surtout pas à me joindre sur Mastodon !

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